Mesdames et messieurs les députés,
Mesdames et messieurs les sénateurs,
Nous, professionnels, personnes âgées et familles, en appelons à vous, Elus de la République pour éviter la faillite de l’accompagnement des personnes âgées qui se profile à grands pas, faute d’une réforme conséquente. Un paradoxe alors que notre population vieillit et que les besoins d’accompagnement vont s’accélérer dans les toutes prochaines années !
Nous sommes en effet très inquiets pour les Ehpad, résidences autonomie, services à domicile et toutes les structures qui accompagnent les personnes âgées. Tous les voyants passent actuellement au « rouge » : pénurie quasi-généralisée de personnel, épuisement des professionnels en poste, des établissements et services en déficit ou sur le point de l’être en raison de l’inflation et de l’augmentation des charges, les plus en difficultés étant en incapacité de continuer à payer les salaires… Des situations dramatiques qui contraignent nombre d’entre eux à refuser de nouveaux résidents, à réduire le nombre d’heures d’aide à domicile[1], voire à envisager la fermeture.
Résultat : la continuité et la qualité de l’accompagnement des personnes âgées est en péril, malgré toute l’énergie et le professionnalisme des équipes, le soutien des familles et des bénévoles. Si ces structures s’effondrent, qu’adviendra-t-il des résidents et usagers ? Des salariés ? Et que dire des personnes âgées en attente d’accompagnement ?
Cette situation est doublement intolérable.
D’abord parce que loin de se préparer à la vague grise qui arrive (en 2040 – dans moins de 20 ans – les personnes âgées de 65 ans et + représenteront 25 % de la population), notre pays n’accompagne pas comme il le devrait les personnes âgées d’aujourd’hui.
Ensuite parce que les solutions sont connues par tous depuis longtemps. Mieux que quiconque, par vous, nos élus. Rapports Libault, El Khomri, Fiat/Iborra, Grelier/Firmin Le Bodo, Broussy, Meunier/Bonne, rapports du Défenseur des droits… Tous ont présenté les solutions à même de relever le défi de la transition démographique et d’assurer un accompagnement respectueux et humain pour nos ainés. Tous préconisaient une réforme majeure du secteur du Grand âge, incluant des financements pérennes, et des recrutements massifs.
Certes, une proposition de loi a été déposée en décembre dernier « portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir en France ». Mais n’étant dotée d’aucun financement alors que les besoins ont été chiffrés à 10 milliards d’euros par les experts, elle reste très en dessous des besoins réels. Plus que jamais nous avons besoin que vous défendiez nos intérêts, ceux des personnes âgées et des professionnels qui les accompagnent pour obtenir une loi de programmation dédiée au Grand âge. C’est une urgence !
Sans action de votre part et de la part de l’ensemble des parlementaires, sans une réponse politique d’envergure, de nombreux établissements et services, publics ou privés, ne seront plus, dès 2023, en capacité d’assurer correctement les missions qui leur incombent, voire se retrouveront en cessation de paiement. Cela serait inacceptable pour notre pays. Cela serait inacceptable pour nos ainés.
Aussi, nous vous sollicitons afin d’entendre et de relayer l’urgence d’adopter une vraie réforme du Grand âge.
Il en va de la pérennité de l’accompagnement de nos ainés.
En vous remerciant pour votre implication, nous vous prions de croire, Monsieur le député, Monsieur le sénateur, en l’assurance de nos respectueuses salutations.
Mme P.
Personne Accompagnée par l’Association Orialys